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ET PUIS ON A SAUTÉ !

PAULINE SALES / ODILE GROSSET-GRANGE

À partir de 8 ans 

Durée : 1h05

Création :
22 février 2021 à La Coupe d’Or – Théâtre de Rochefort

Mentions de production :

  • Production : La Compagnie de Louise
  • Coproduction : Théâtre de La Coupe d’Or – Scène conventionnée de Rochefort ; La Coursive- Scène Nationale de La Rochelle ; L’Agora – Théâtre de Billère ; L’Odyssée – Scène conventionnée de Périgueux ; le réseau « accompagner la création jeune public/Cie Florence Lavaud – Chantier Théâtre » ; Théâtre de Gascogne – Scènes de Mont de Marsan ; L’OARA (Office Artistique de la Région Nouvelle Aquitaine) ; Centre culturel La Caravelle à Marcheprime ; Le Théâtre d’Angoulême – SN d’Angoulême
  • Bourse à l’écriture dramatique : L’OARA (Office Artistique de la Région Nouvelle Aquitaine)
  • Avec l’aide et le soutien à la résidence de : La Minoterie – Dijon ; Théâtre de La Coupe d’Or – Scène conventionnée de Rochefort ; La Coursive – SN de La Rochelle ; Théâtre d’Angoulême – SN d’Angoulême ; La Ferme du Buisson – SN ; Le Théâtre de Gascogne – Scènes de Mont de Marsan
  • Avec le soutien à la création de : La DRAC Nouvelle Aquitaine – site de Poitiers


– Qu’est-ce qu’elle dit ?
– Elle dit qu’on a déchiré l’espace temps
– C’est pas vrai j’ai rien déchiré du tout.
– Chut. Et que…
– Quoi ?
– Tant que nos parents n’ont pas ouvert la porte, on a une chance de revenir dans notre chambre.

La Pièce

« Deux enfants s’ennuient pendant la sieste. À l’étage en dessous les parents, divorcés, parlent planning. Pourquoi les parents sont-ils toujours occupés à autre chose qu’à passer du temps avec leurs enfants ? Puisque c’est comme ça, il va falloir attirer leur attention et pour cela quelle meilleure idée qu’une énorme bêtise. Aussitôt dit, aussitôt fait. Ils décident de s’échapper de ce temps calme et escaladent la fenêtre de leur chambre avec une corde à nœuds composée des draps des lits. Patatras, la corde cède et les voici tous deux emportés dans la chute. Seulement, ils n’atteignent pas le sol mais tombent dans un trou noir de l’espace temps, régi par les lois de la physique quantique, avec comme seule interlocutrice une fourmi qui leur apprend les règles du jeu. Soit ils parviennent à remonter dans leur chambre avant que leurs parents ouvrent la porte de leur chambre, soit…

Le trou va finalement devenir l’espace idéal pour se questionner sur ce qui les travaille dans le fond, le manque, la relation avec leurs parents, leur confiance et leur inquiétude face à la vie, la mort, l’amour, l’avenir. Dans ce trou, passé, présent et futur se télescopent de manière ludique. Seulement il y a urgence. Il faut à tout prix arriver à rejoindre la maison et reprendre le cours de sa vie. Ce voyage initiatique au pays du trou les fera grandir d’un coup. Revenus dans leur chambre ce sera leur mère qui sera en manque d’eux. Le temps aurait-il passé si vite qu’elle se retrouverait maintenant avec deux adolescents ? »

Pauline Sales

TEXTE - COMMANDE D'ÉCRITURE : PAULINE SALES
MISE EN SCÈNE : ODILE GROSSET-GRANGE
ASSISTANT À LA MISE EN SCÈNE : CARLES ROMERO-VIDAL
DISTRIBUTION : CAMILLE BLOUET ; FRANÇOIS CHARY EN ALTERNANCE AVEC DAMIEN ZANOLY
VOIX DES PARENTS : ODILE GROSSET-GRANGE ; XAVIER CZAPLA
SCÉNOGRAPHIE : STEPHAN ZIMMERLI SUR UNE IDÉE COMMUNE AVEC MARC LAINÉ
ASSISTANTE SCÉNOGRAPHIE ; ACCESSOIRISTE : IRÈNE VIGNAUD
LUMIÈRE ET RÉGIE GÉNÉRALE : ERWAN TASSEL
SON ET VOIX DE LA FOURMI : JÉRÉMIE MORIZEAU
COSTUMES : SÉVERINE THIEBAULT
CONSTRUCTION, PEINTURES ET COUTURES DU DÉCOR : THIERRY PINAULT ; YVONIICK BOUSSI ; SOPHIE LUCAS ; LAURENCE RAPHAEL ET CATHERINE LECORRE
DIRECTION DE PRODUCTION : CAROLINE SAZERAT – RICHARD
CHARGÉES DE PRODUCTION : MATHILDE GÖHLER ; EMILIENNE GUIFFAN
DIFFUSION : CAROLINE NAMER
PRESSE : ELEKTRON LIBRE - OLIVIER SAKSIK
EDITION : Les Solitaires Intempestifs en février 2020
LANGUE DES SIGNES: La Compagnie propose une version du spectacle en langue des signes ainsi qu'une version en audio description

Au départ, il y a le désir de travailler avec Pauline Sales dont j’aime l’univers mystérieux, sensible, profond, ludique. J’aime sa façon de s’interroger sur l’âme humaine et son habileté à construire des histoires.
Parler de l’absence aux enfants et à leurs parents. Cela s’est présenté comme une évidence. Parce que c’est un sujet qui me touche de près et qu’en même temps il est très universel. C’est un endroit où l’intime rencontre le commun.
Nous vivons dans une société un peu folle qui veut que nous soyons toujours en hyperactivité. Qui que nous soyons, ouvriers ou cadres, chef d’entreprises ou artisans, nos emplois du temps hypertrophiés sont difficilement compatibles avec le rythme de nos enfants.

« Comment les enfants se construisent-ils face à l’absence ? Que nous demandent-ils que nous peinions à leur donner ? Ces enfants à la fois au centre de tout et qui se doivent d’être performants, ressentent un manque de nous, mais nous il faut bien que nous vivions et que nous nous réalisions… ». C’est face à ce paradoxe que nous place Pauline Sales.
Le monde merveilleux de la mécanique quantique où l’on peut comme le chat de Schrödinger être mort et vivant à la fois sera le lieu idéal pour se questionner avec un humour féroce et tenter des réponses.
Le trou noir dans lequel les enfants tombent me fait penser aux œuvres d’Anish Kapoor. Il dit notamment de son œuvre « Descent into Limbo » (un trou noir de 2m de diamètre, cf ci-dessus) qu’il est « aussi profond que notre imagination ».

Odile Grosset-Grange

Note d’intention

Pauline Sales a écrit une pièce existentielle et passionnante, rythmée et drôle. Elle aborde nos angoisses avec subtilité, nous parlant de l’absence, mais aussi de la peur de la mort, de l’amour…

Et puis on a sauté ! est une pièce de théâtre récit, où les enfants vont s’adresser directement aux spectateurs pour raconter leur histoire au présent, alternant récit, jeu ou les deux à la fois. Ils sont en même temps sur scène avec nous, au fond du trou et dans leur chambre ! Encore mieux que le chat de Schrödinger !

Les parents, eux, sont présents sous deux formes : tout d’abord les enfants vont jouer leurs parents, ce qu’ils en comprennent mais aussi ce qu’ils en rêvent ou craignent. Puis ensuite au retour dans la chambre nous entendrons la voix des parents. Ils sont donc très présents et en même temps nous ne les verrons jamais. Ils sont cette figure de l’absence. Du mystère aussi que représente cette absence pour les enfants.

Deux enfants c’est avant tout deux manières de vivre cette absence, deux visions des parents. Lui plutôt bon vivant. Elle plus inquiète, trouée par cette absence. Et c’est cette peur du vide, de la disparition qu’elle va apprendre à regarder en face au cours de la pièce.
Car ce trou est le lieu dans lequel, au final, ils vont apprendre à grandir.

La langue de Pauline Sales, tout en étant poétique, est extrêmement « parlée ». Nous avons tenté de respecter ces deux dimensions. Faire que la poésie résonne sans que jamais nous ne lui jetions des sorts. Cette fluidité nous la cherchons également dans le mélange de narration et de jeu. Passant de l’un à l’autre de la façon la plus simple possible. Le présent dans le récit, lui, amènera l’imminence du danger : les enfants ne nous racontent pas quelque chose qu’ils ont vécu mais quelque chose qu’ils sont en train de vivre. Tout est donc possible. Et peut-être même leur disparition. Suspens, humour, profondeur…

Odile Grosset-Grange, janvier 2020

Crédit photo : Matthieu Edet

 

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